Evaluation du plan national de prévention du suicide du Luxembourg 2015-2019. (Book)
- Competence Center for Methodology and Statistics
Au Luxembourg, le taux brut de mortalité due au suicide est de 11.1 pour 100 000 habitants en 2017, soit 66 décès par suicide pour la même année. Le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans.
D’après les estimations, les tentatives de suicide sont 20 fois plus nombreuses que les suicides. L’impact sur l’entourage, familles, proches, collègues, communauté scolaire, etc. est particulièrement important.
La prévention du suicide a été reconnue priorité de Santé publique en 2012 au Luxembourg. En 2015, le Plan National de Prévention du Suicide (PNPS) est adopté par le Gouvernement, fixant 33 actions prioritaires à mettre en oeuvre entre 2015 et 2019.
L’objectif général du plan est de combattre les causes et les conséquences du suicide et de réduire les tentatives de suicide et les décès par suicide au Luxembourg. Basé sur les données de mortalité disponibles dans le pays, le PNPS a été élaboré à partir de données scientifiques documentées à l’étranger. Il est inspiré du modèle australien Living Is For Everyone (LIFE). Le but de ce modèle est de renforcer les individus, les familles et la communauté et d’augmenter les capacités de la communauté à répondre rapidement et de manière coordonnée à la détresse des personnes.
La mise en place du plan s’est appuyée sur un travail intersectoriel conséquent, avec des groupes de travail constitués d’experts nationaux :
o Un groupe de travail interministériel chargé de superviser les travaux d’élaboration ;
o Un groupe de travail « Prévention du suicide en milieu professionnel » ;
o Un groupe de travail « Prévention du suicide et 3ème âge » ;
o Un groupe de travail « Prévention du suicide chez les jeunes » ;
o Un groupe de travail « Prévention du suicide et trauma » ;
o Un groupe de travail « Prévention du suicide et crise suicidaire » ;
o Un groupe de travail « Prévention du suicide et addictions ».
Les politiques et les experts ont travaillé de façon transversale, avec une approche à plusieurs entrées: facteurs de risque, facteurs de protection, conséquences du suicide pour l’entourage, les différents milieux de vie et les différents âges de la vie.
L’évaluation globale du plan a été commanditée par le Ministère de la santé en 2019 ; elle fait suite à une première évaluation de 4 actions mises en oeuvre dans le cadre du PNPS, réalisée en 2018, dont les résultats sont intégrés au présent rapport :
• Action « Campagnes de sensibilisation » : La sensibilisation du grand public aux problèmes de santé mentale, avec la campagne de sensibilisation « La dépression : parlons-en » lancée fin 2017 et la campagne de sensibilisation « L’anxiété : parlons-en » lancée en avril 2019.
• Action « Etablissements scolaires » : La mise en place d’un protocole de postvention dans les établissements scolaires en cas de décès inopiné.
• Action « Groupe de Support Psychologique (GSP) » qui met en place une procédure de suivi des familles touchées par un suicide.
• Action « Formation » : La formation à l’intervention en cas de crise suicidaire pour les professionnels de première ligne.
Le rapport s’articule autour de 4 parties :
1- Les résultats de l’évaluation.
2- L’analyse de données de santé mentale déclinée autour de 5 thématiques transversales :
o La Gouvernance ;
o La Mortalité et la Morbidité ;
o Les Facteurs de risque et Facteurs de protection ;
o Les Signes d’alerte ;
o La Qualité de l’accompagnement et/ou de la prise en charge.
3- Un focus sur 3 thèmes, réalisé à partir des entretiens semi-directifs ou de réunions de travail spécifiques organisées avec des professionnels investis dans chaque secteur concerné : o Jeunesse, école et risque suicidaire ;
o Santé en entreprise ;
o Les personnes âgées.
4- Le détail de la mise en oeuvre des 33 actions définies comme prioritaires.